Adresse du Carmel de Jonquières
- 38, rue Varanval – 60680 Jonquières
- Téléphone -(33) 03 44 37 01 00
- Mail : prieure@carmelcompiegne.fr
Atelier : 03 44 37 31 66 atelier@carmelcompiegne.fr
Offices | du dimanche au lundi | ||
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Laudes | 7h30 | ||
Eucharistie | 11h00 | ||
Vêpres | 18h00 | ||
Office des Lectures et Complies | 20h30 (21h les jours de grande fête) |
Triduum pascal : Jeudi saint, office de la Cène à 18h
Vendredi saint, office de la Croix à 17h30
Vigile pascale à 21h
Veillée de Noël à 21h30, messe de la nuit 22h30
L’église du monastère est ouverte tous les jours de 7 h à 21 h aux personnes qui désirent participer à la prière silencieuse ou liturgique de la Communauté.
S’adresser au Carmel de Compiègne F-60680 Jonquières
Tel : (0033)03 44 37 01 00
Ouverture de la salle du Souvenir : de 9h à 11h (10h30 le dimanche) et de 15h à 17h
Ouverture de la crypte : de 9h à 17h
Moyens d’accès
Par le train :
- en gare de Compiègne (Paris, Gare du Nord).
- Un service de cars est assuré entre la gare de Compiègne et Jonquières (la Mairie) durant les périodes scolaires.
- On peut aussi prendre le taxi à la gare de Compiègne.
Par la route :
Autoroute A1. Sortie n°10 (Arsy) N31 en direction de Compiègne. Au premier giratoire prendre la D98. Jonquières est indiqué . Dans Jonquières, au monument aux morts, tourner à gauche quand on vient de la nationale 31.
De l’autre côté, suivre l’indication « Carmel ».
Histoire du Monastère
Nul n’ignore le rayonnement du sacrifice des Seize Carmélites de Compiègne, guillotinées le 17 juillet 1794 à Paris. Béatifiées par Pie X en 1906 elles ont reçu une publicité inattendue dans le monde de la culture depuis la publication de La Dernière à l’Échafaud de Gertrud von le Fort, en 1936.
Mais qu’en est-il du Carmel des Martyres, entré en 1992 dans la quatrième grande étape de son histoire, avec la construction d’un nouveau monastère dans le village de Jonquières à côté de Compiègne (Oise) ?
Compiègne I — 1641-1794
Le Carmel de Compiègne est issu des monastères d’Amiens et de Paris, eux-mêmes fondés par les carmélites espagnoles, filles de sainte Thérèse d’Avila, arrivées à Paris en 1604.
Le 21 avril 1641, les huit carmélites fondatrices prennent solennellement possession de la maison dite de la « Toison d’Or ». Elles changent plusieurs fois de demeure avant de se fixer définitivement dans le quartier de la Porte Chapelle, tout près du château de Compiègne. Les carmélites entrent dans leur monastère le 23 mars 1648 et celui-ci est dédié au mystère de l’Annonciation.
La proximité de la Cour vaudra à la communauté de nombreuses visites et les bienfaits d’Anne d’Autriche, de Louis XIV, puis plus tard de Marie Leczinska et de ses filles. Madame Louise, surtout, entrée au Carmel de Saint-Denis en 1770, gardera des liens affectueux avec le Carmel de Compiègne.
En 1789, Madame Lidoine — Mère Thérèse de Saint-Augustin — est prieure de la communauté. Les carmélites de Compiègne sont expulsées de leur monastère le 14 septembre 1792. Hébergées en petits groupes par trois familles compiégnoises, elles continuent de vivre en « diaspora » leur vie religieuse. Sur la suggestion de la prieure, elles prononcent un acte de consécration par lequel elles offrent leur vie à Dieu pour que la paix soit rendue à l’Eglise et à l’Etat. Acte qu’elles renouvellent chaque jour pendant plus de dix-huit mois jusqu’à leur mort.
Dénoncées en juin 1794, les religieuses sont arrêtées le 22 et incarcérées au monastère de la Visitation transformé en prison. Le 12 juillet suivant, elles sont transférées à la Conciergerie à Paris et guillotinées le 17 juillet sur l’actuelle Place de la Nation, après un jugement sommaire mettant en cause leur fidélité à la vie religieuse. C’est en chantant le Psaume 117, Louez le Seigneur tous les peuples ! qu’elles montèrent à l’échafaud. Leurs corps reposent au cimetière de Picpus à Paris (XII°).
A Compiègne, le monastère est aliéné comme bien national et vendu en 1795. Il n’en reste rien aujourd’hui, l’emplacement étant occupé par l’École d’État-major et le Théâtre Impérial où une plaque rappelle depuis 1994 la destination première de ces lieux.
Compiègne II — 1835-1848
En 1835, il y eut un essai de restauration du Carmel de Compiègne sous l’impulsion de la Mère Camille de Soyecourt (du carmel de la rue de Vaugirard à Paris, actuellement à Créteil) et de l’Abbé Auger, curé de la paroisse Saint-Antoine. La Reine Marie-Amélie lui donna son appui. Mais cet essai fut sans lendemain et la Révolution de 1848 dispersa les sœurs qui regagnèrent leurs carmels d’origine.
Compiègne III — 1867-1992
Enfin le 18 janvier 1867 quelques religieuses du Carmel de Troyes, conduites par Mère Marie-Thérèse de l’Enfant-Jésus (Marie Daignez), s’installent officiellement mais provisoirement dans une très pauvre masure, rue Saint-Lazare, à la périphérie de la ville et à proximité de la forêt. La construction du monastère dura seize ans, de 1872 à l’inauguration de la chapelle en 1888.
Un grand afflux de postulantes permit à Mère Marie des Anges (Olympe Anner) de fonder le carmel de Beauvais, dans le quartier de Notre-Dame du Thil (1892).
Le souvenir des Martyres et le désir de faire revivre la vie carmélitaine sur leur trace avait soutenu la fondation naissante. En 1894, la célébration du Centenaire de leur mort trouva un large écho dans les carmels de France et l’opinion publique. A Lisieux, Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus travailla avec enthousiasme à la confection d’un oriflamme destiné à la décoration de la chapelle du carmel de Compiègne pour les fêtes du centenaire. En 1896 s’ouvrait le procès de béatification qui aboutit le 27 mai 1906.
Les lois d’expulsion du début du siècle obligèrent la communauté à se préparer un refuge à Statte en Belgique, qui en 1906 devint une véritable fondation sous la conduite de Mère Marie de Saint-Joseph (Célina Wattecamps). Au cours du XXe siècle plusieurs sœurs provenant du carmel de Compiègne furent à l’origine d’autres fondations : Betafo, à Madagascar, l’actuel carmel de Tananarive ; Saint-Sever dans les Landes ; Mangalore et Shembaganur (Inde).
Compiègne IV — depuis 1992
En cent ans le bâtiment a vieilli, le mode de vie et de travail a changé. Les travaux de rénovation ou de réhabilitation, outre leur coût élevé, auraient interrompu la vie communautaire. Il a donc fallu se décider à vendre le monastère et à construire à Jonquières (10 km à l’ouest de Compiègne). C’est là que la communauté poursuit sa veille contemplative pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Dans la crypte de l’église sont conservés les souvenirs recueillis des Carmélites Martyres. Ainsi est symboliquement manifestée la continuité de la louange et du témoignage au cœur de l’Eglise. Ce Mémorial se compose de la crypte proprement dite et d’une salle du souvenir où sont exposés des objets qui ont soutenu leur vie de prière, ainsi que des manuscrits .
Il fut inauguré pour le deuxième centenaire de leur mort, au début du colloque qui eut lieu à Compiègne les 7 et 8 mai 1994. Les célébrations du centenaire donnèrent lieu à de nombreuses manifestations à Compiègne et dans les diocèses d’origine des Carmélites martyres et relancèrent le processus de leur canonisation.
Bibliographie :
Le Sang du Carmel, Bruno de Jésus-Marie, Paris, Cerf, 1992
Le Carmel de Compiègne au XIXe siècle, in Mort et renaissance du Carmel de France, 7-8 mai 1994, Bulletin de la Société Historique de Compiègne n°XXXIV, 1995.
Les Carmélites de Compiègne, photos de Jean-Pierre Gilson , Préface d’André Frossard, Édition Médialogue, 1989 (Photos prises en 1976 et 1978 et qui ont fait l’objet de nombreuses expositions)
Béatifiées par le Pape saint Pie X le 27 mai 1906.
Les seize Carmélites de Compiègne ont « rendu leur beau témoignage » à Paris sur la place de la Nation, le 17 juillet 1794.
Comme Martyres, elles incarnent la vocation chrétienne et la suite du Christ dans sa radicalité.
Comme communauté, elles sont une expression lumineuse du « petit collège du Christ » tel que le concevait Thérèse d’Avila : rassemblées « dans la dépendance de Jésus-Christ », « méditant jour et nuit la Parole du Seigneur et veillant dans la prière » avec Marie, Mère de Jésus, « fidèles à la communion fraternelle » et « se prévenant d’égards mutuels ».
C’est dans cette fidélité très quotidienne qu’a pu résonner avec la plus grande force l’appel apostolique de sainte Thérèse. A l’automne 1792 elles étaient expulsées de leur monastère et faisaient ensemble un acte d’offrande d’elles-mêmes pour que la paix soit rendue à l’Église et à l’État.
Arrêtées à Compiègne en juin 1794 et transférées à Paris le 13 juillet, c’est librement, sans ostentation ni exaltation, qu’elles donnèrent leur vie. Leur chant limpide en gravissant les marches de l’échafaud était bien l’expression de leur amour de Jésus. La foule qui était là ne s’y est pas trompée, qui a été saisie par le mystère.
Aujourd’hui, en cette fin de XXe siècle, Thérèse de Compiègne et ses sœurs ne nous pressent-elles pas, à la suite de Teresa d’Avila : « Le monde est en feu ! » « Ne dormez plus, ne dormez plus, tant qu’il n’y a pas de paix sur la terre ! » Au Rwanda et en Algérie, au Congo et au Soudan, aux Philippines et en Inde, d’autres sont affrontés à la violence aveugle et choisissent d’y répondre par l’amour…
Une promenade dans Compiègne
A gauche du château de Compiègne, le carmel, construit entre 1646 et 1648 et démoli au début du XIXe siècle, occupait un vaste espace qui allait du château jusqu’à l’Oise et délimité par l’actuelle rue d’Ulm, la rue Othenin, le cours Guynemer et la rue des Carmélites. Le Théâtre Impérial fut construit sur l’emplacement de la chapelle et des dépendances extérieures, tandis que l’École d’État-major occupe le reste du terrain. Dans l’entrée du Théâtre Impérial on peut voir une plaque qui fait mémoire de la destination première de cet emplacement.
L’église Saint-Antoine : les carmélites dispersées le 14 septembre 1792 venaient y prier et y pénétraient par une porte latérale sur la gauche. Elles purent y participer à la Messe jusqu’à la fin novembre.
Entre la place du Change et l’église Saint-Antoine, les trois « refuges » des Carmélites entre le 14 septembre 1792 et le 22 juin 1794 sont indiqués par une plaque commémorative : rue des Cordeliers, rue du Président Sorel et rue Saint-Antoine.
Rue Sainte-Marie, le « Monoprix » est construit sur l’emplacement du monastère de la Visitation Sainte Marie où les Carmélites furent emprisonnées du 22 juin au 12 juillet 1794.
Enfin la rue de Paris et la route de Senlis sont le chemin qu’empruntèrent les charrettes qui conduisaient les Carmélites à la Conciergerie à Paris.
Le Mémorial des Carmélites Martyres à Jonquières, espace d’évocation, de recueillement, de communion dans la prière, créé en 1994 sous l’église du monastère construit en 1991-1992.
Dans le couloir d’entrée, des panneaux pédagogiques les situent dans l’espace (Compiègne au XVIII° siècle) et dans le temps ; leurs signatures évoquent leur personnalité ; un tableau « généalogique » permet de se faire une idée de leur rayonnement dans le monde de la culture du XX° siècle.
Dans la salle du Souvenir sont exposés des objets — chapelets, documents autographes, tableaux— qui évoquent leur vie de prière et la spiritualité qui les animaient aux différentes étapes de leur histoire.
Enfin la crypte-oratoire dédiée à Marie Reine des Martyrs. Dans son dépouillement, conçue comme une cellule de prison, elle invite à participer à la dernière veillée des sœurs autour de la Vierge Marie. La statuette de la Vierge, dans une petite châsse, accompagna leurs derniers instants au pied de l’échafaud.
A Paris, il est possible encore de suivre leur dernier trajet.
A la Conciergerie (Métro Châtelet, Cité ou Saint-Michel) où elles sont arrivées le 13 juillet : de la Cour des Femmes à la Salle de la Liberté où elles sont condamnées le 17, puis à la Cour du Mai où elles montent en charrettes.
Par le Pont au Change, la rue Saint-Antoine, la rue du Faubourg Saint-Antoine, elles arrivent à la Barrière de Vincennes, actuelle place de la Nation (métro Nation).
La guillotine était dressée à l’angle de l’avenue du Trône et de la place de la Nation, exactement place de l’Ile de la Réunion. Entre le 14 juin et le 27 juillet 1794, elle fit plus de 1300 victimes. Des tombereaux emportaient les corps par le boulevard de Picpus jusque dans le jardin des chanoinesses de Saint-Augustin, avenue de Saint-Mandé, où l’on pénétrait par une porte charretière aujourd’hui murée mais dont on voit encore le linteau.
Au 35 rue de Picpus (Métro Nation ou Picpus) on peut visiter le jardin et se recueillir devant l’enclos où se trouvent les fosses communes. Une plaque commémorative à gauche de la grille porte les noms des 16 Carmélites Martyres.
Dans la chapelle des religieuses des Sacrés-Cœurs de Picpus, les noms des 1306 victimes figurent sur les murs rappelant que c’est tout un peuple qui alors a souffert de la violence aveugle, sans distinction de classe ni même de religion. Si les Carmélites de Compiègne furent clairement mises à mort pour leur foi et leur fidélité à la vie religieuse, beaucoup le furent pour des raisons politiques.
Très nombreux furent ceux qui donnèrent un beau témoignage d’espérance chrétienne devant la mort. Ensemble ils attendent la Résurrection.
Heures d’ouverture : Hiver : 14 h à 16 h (fermé dimanche et lundi)
Été : 14 h à 18 h (fermé le dimanche)
Fermeture annuelle : 14 juillet au 15 août
Visites guidées, sur rendez-vous : s’adresser à Monsieur le Conservateur du Cimetière de Picpus 35 rue de Picpus F- 75012 Paris Tel et fax : (00 33) 01 43 44 18 54
Bibliographie : Le Jardin de Picpus, G. Lenôtre, Paris, Librairie Académique Perrin, 1955
Les Seize bienheureuses Carmélites de Compiègne
Thérèse de Saint-Augustin et ses compagnes
+ le 17 juillet 1794
Béatifiées par le Pape Saint Pie X le 27 mai 1906.
Les seize Carmélites de Compiègne ont « rendu leur beau témoignage » à Paris sur la place de la Nation, le 17 juillet 1794.
Comme Martyres, elles incarnent la vocation chrétienne et la suite du Christ dans sa radicalité.
Comme communauté, elles sont une expression lumineuse du « petit collège du Christ » tel que le concevait Thérèse d’Avila : rassemblées « dans la dépendance de Jésus-Christ », « méditant jour et nuit la Parole du Seigneur et veillant dans la prière » avec Marie, Mère de Jésus, « fidèles à la communion fraternelle » et « se prévenant d’égards mutuels ».
C’est dans cette fidélité très quotidienne qu’a pu résonner avec la plus grande force l’appel apostolique de sainte Thérèse. A l’automne 1792 elles étaient expulsées de leur monastère et faisaient ensemble un acte d’offrande d’elles-mêmes pour que la paix soit rendue à l’Église et à l’État.
Arrêtées à Compiègne en juin 1794, et transférées à Paris le 13 juillet, c’est librement, sans ostentation ni exaltation, qu’elles donnèrent leur vie. Leur chant limpide en gravissant les marches de l’échafaud était bien l’expression de leur amour de Jésus. La foule qui était là ne s’y est pas trompée, qui a été saisie par le mystère.
Aujourd’hui, en cette fin de XXe siècle, Thérèse de Compiègne et ses sœurs ne nous pressent-elles pas, à la suite de Teresa d’Avila : « Le monde est en feu ! » « Ne dormez plus, ne dormez plus, tant qu’il n’y a pas de paix sur la terre ! » Au Rwanda et en Algérie, au Congo et au Soudan, aux Philippines et en Inde, d’autres sont affrontés à la violence aveugle et choisissent d’y répondre par l’amour…