Chers frères et sœurs,

Plusieurs d’entre vous m’ont demandé de revenir sur mon Homélie prononcée dimanche lors de notre fête paroissiale, le Catocoshow.

Certains étaient au service durant la messe, et d’autres me faisaient remarquer que tous n’étaient pas présents pour cet événement.

Je n’écris généralement pas mes homélies. De mémoire donc, avec les notes que j’avais prises et, en en ajoutant un peu…, je peux vous partager l’essentiel de ce que j’ai voulu vous dire dimanche.

Tout d’abord, le texte de Saint-Paul à Timothée, dans lequel l’apôtre invite son disciple à se souvenir de sa « belle profession de foi, exprimée devant de nombreux témoins », m’amenait à rappeler à chacun que notre simple présence à l’eucharistie exprime, devant de nombreux témoins, tout particulièrement ce dimanche, une belle profession de foi. Il y a là déjà un beau témoignage que nous nous donnons les uns aux autres en répondant à l’invitation du Seigneur à nous rassembler en son nom !

L’apôtre exhortait encore Timothée à s’emparer de la « vie éternelle ». Expression vive qui peut aussi nous laisser désemparés. Qu’est-ce que s’emparer de la vie éternelle ? Comment faire pour s’en saisir ?

St Paul y associe la demande à mener pour cela « le bon combatcelui de la Foi ».

L’évangile de dimanche nous donnait pour cela un enseignement précieux. La parabole du riche et du pauvre Lazare nous éclaire effectivement sur la nature de ce combat de la Foi.

Cette histoire ne doit pas nous faire peur. Jésus ne vient pas ici nous donner une description de l’au-delà. Il utilise simplement des images connues de ses interlocuteurs, des pharisiens, pour les amener à la conversion.

Ce qui est en jeu ici, ce n’est pas tant de nous faire peur en évoquant des souffrances à venir. On ne convertit pas les personnes en leur faisant peur !

Jésus veut au contraire nous éveiller à être attentifs à ceux qui gisent devant nos portes. Il nous provoque à redouter de laisser aujourd’hui souffrir ceux vers qui il nous envoie et non pas de craindre de souffrir demain !

Ainsi le combat de la Foi, le « bon combat », nous emparer de la vie éternelle donc, c’est bien naturellement d’aller vers ces « pauvres qui sont nos maîtres ». (Selon la formule de St Vincent de Paul que nous célébrons cette semaine.) Ceux à qui Jésus s’identifie lui-même.

Ces pauvres démunis de biens évidemment, mais encore les porteurs de toutes ces pauvretés d’aujourd’hui. Jésus nous invite à nous saisir de ce « trésor que nous portons en des vases d’argile » et de le partager, de le porter à ceux qui nous attendent, à nos portes ou un peu plus loin. Nous voilà donc invités à sortir vers eux !

C’est le sens de cet « abîme » que Jésus évoque. Cette barrière infranchissable représente l’irréversible. Le moment où, effectivement, nous ne pourrons plus agir. Lorsque nous aurons à quitter ce monde. Le moment où nous nous en remettrons au Seigneur.

Alors, tant que cet abîme n’existe pas, nous pouvons agir ! Nous pouvons sortir, accueillir et faire grandir notre communion.

N’est-ce pas ce que nous vivons dans l’eucharistie où nous sommes venus ce matin ? C’est la bonne nouvelle ! Le Seigneur réunit lui-même tous ceux qu’Il a abondamment comblés de ses dons. Les Charismes donc que nous recevons pour les mettre au service de la communauté.

Nous devons revenir à la vocation propre de notre communauté chrétienne constituée par le Christ. Elle doit rayonner de son trésor pour attirer, consoler et intégrer les enfants de Dieu dispersés.

C’est bien le sens de notre Vision pastorale, qui ne sera jamais un slogan de plus !

Des personnes ont accepté de répondre à l’appel que je leur ai adressé pour coordonner, au sein de la paroisse, cet élan que nous voulons vivre : Un accueil large des frères qui va jusqu’à aller les inviter, une fraternité qui exprime une communion qui nous dépasse pour oser sortir vers ceux qui sont loin de l’Église.

Cela va donc se concrétiser dans les semaines et les mois à venir. Très vite, avec le lancement d’un nouveau parcours Alpha dès le lundi 3 octobre prochain. Et également avec l’ouverture prochaine de la maison Bartimée à St-Paul.

Jésus nous redit que nous ne pouvons pas rester « vautrés » selon l’expression du prophète Amos ce dimanche, ni même indifférents alors que l’annonce de l’Évangile nous presse. Ne nous laissons pas voler, nous exhorte le pape François, ne nous laissons pas voler « la joie d’annoncer l’Évangile » !

Père Pascal